Bruno Retailleau a officiellement annoncé sa candidature à la présidence des Républicains, un défi de taille dans un contexte politique particulièrement tendu. Dans un courrier adressé aux militants, le ministre de l’Intérieur a affirmé vouloir « parler vrai et agir vite » pour redresser son parti. Si sa décision marque un tournant, elle met également en lumière les ambitions présidentielles qui se dessinent derrière ce choix. Le Vendéen, dont la popularité a grimpé depuis sa nomination à Beauvau, se place ainsi en concurrence directe avec Laurent Wauquiez, le président des députés LR, qui s’est déjà positionné comme le candidat naturel pour 2027.

L’annonce de Retailleau pourrait provoquer une véritable guerre des chefs au sein du parti, un scénario que Wauquiez redoute. Ce dernier avait pourtant demandé à Retailleau de respecter un « accord » tacite : le ministre devait incarner la droite au gouvernement, tandis que Wauquiez serait chargé de la reconstruction du parti. Mais l’ancien sénateur semble déterminé à mener la bataille pour la présidence, avec le soutien d’une large partie du groupe sénatorial LR.

Malgré les tensions, Retailleau tente de calmer le jeu en assurant qu’il ne souhaite pas exacerber les divisions internes. Mais sa candidature ouvre une nouvelle phase de recomposition à droite, avec un regard tourné vers 2027. Le ministre mise sur son autorité au Sénat et son approche ferme de l’immigration pour gagner en influence, tout en se préparant à affronter ses rivaux dans la course au sommet des Républicains.